antichambre

Après m'être questionné sur le sujet du handicap mental avec l'exposition "(in)différence", j'ai désiré me confronter au monde du 3ème âge et plus particulièrement à cette dernière phase de vie qu'est l'attente de l'issue au sein d'un home.

N'ayant aucune connaissance de la problématique, j'ai décidé d'appréhender ce milieu sans à priori, sans préparation, afin d'être le plus possible un buvard perméable aux ressentis, aux non-dits, aux attentes de ces personnes.
L'expérience fut dérangeante, douloureuse avec, comme questionnement de base, mon propre rapport à la mort.

Les pensionnaires du home Vert-Bois, à Fontainemelon, m'ont accueilli dans leurs univers propres. Avec un passé qui les a construits, un présent qui s'efface et un avenir hypothétique.

Après plusieurs séances de prise de vues durant lesquelles j'ai tenté de saisir des éclats de vie, des gestes, des connivences, je me suis rendu compte que si les corps ne parlent plus, les mots en sont d'autant plus forts qu'ils sont rares.

Aussi, le projet initial a mué et l'idée d'ajouter deux phrases liées à chaque personne s'est imposée, comme un témoignage de la vie de chacune de ces seize personnes. Durant le moment où j'étais en discussion avec chaque pensionnaire, je leur ai demandé de me raconter leur vie, émotionnelle tout du moins. Et en ai ressorti, avec leur accord, ces deux phrases qui se veulent être un résumé de leur parcours. Un constat, sans appel.

Plus que la problématique de la fin de vie, il m'est apparu la difficulté de chaque parcours et l'image que chaque personne s'en fait.

En complément à la vidéo ci-dessous, vous pouvez commander le livre "antichambre" ici et écouter un très beau reportage de la journaliste radio Myriam Wittwer ici.